L’aventure continue et je suis de retour pour vous la raconter.
Alors à la fin de l’année scolaire, j’ai surtout travaillé avec les groupes BENNO et DENTAL. Le groupe BENNO est celui des plus grands au sein du CREPE, avec des jeunes âgés de 15 à 17 ans. Pour beaucoup d’entre eux, c’était la dernière étape avant de commencer un nouveau chapitre de leur vie : entrer au Cifop (Centre international de formation pratique) pour apprendre différents métiers. Avec eux, j’ai organisé des jeux de confiance et de coopération. Le principe était le Learning by doing, le fait d’apprendre par la pratique. Les jeunes participent d’abord sans savoir l’objectif exact, puis ils réfléchissent ensemble pour comprendre le sens du jeu. À travers cette réflexion, ils ont découvert des thèmes importants comme le respect, la confiance, le travail en équipe, la tolérance et l’estime mutuelle. L’objectif était de les préparer autant que possible au monde du travail, mais aussi de leur donner des compétences utiles pour leur vie quotidienne.
Le groupe DENTAL quant à lui est composé d’enfants âgés de 8 à 12 ans. Avec eux, je me suis concentré sur des activités sportives pour développer leur esprit d’équipe, leur patience, leur concentration et leur motricité. Ils y ont participé avec beaucoup d’énergie et ne se sont jamais fatigués – contrairement à moi ! Dama sonno trop…
Après les derniers examens, toute l’équipe du CREPE a organisé plusieurs activités pour fêter la fin de l’année. Les enfants ont participé à un tournoi de football et de baseball, et ils ont beaucoup dansé (mieux que moi..). Nous avons aussi proposé des activités créatives comme faire des scoubidous. Et comme toute fête scolaire doit avoir quelque chose de gourmand, les enfants ont préparé et dégusté de délicieux beignets. Enfin, nous sommes partis ensemble à Dakar. Pour beaucoup d’enfants, c’était la première fois qu’ils prenaient le train et qu’ils découvraient une autre facette du Sénégal. Ils étaient très reconnaissants pour cette belle expérience, qui a marqué la fin de l’année scolaire 2024/2025 de manière inoubliable. Dakar bi Nex na.
De plus, en parallèle du centre, j’ai eu la possibilité de participer à plusieurs fêtes religieuses au Sénégal.
D’abord, il y a eu la Tabaski qui est une grande fête musulmane. Elle rappelle l’histoire d’Ibrahim (Abraham) qui devait sacrifier son fils, mais Dieu a envoyé un mouton à la place. Pour cela, chaque famille sacrifie un mouton et partage la viande avec d’autres familles. Aucun Sénégalais va avoir riif ou soif ces jours-là. C’était une expérience que je n’oublierai jamais. Avec toute la famille, nous avons acheté deux moutons au marché, puis ils ont été égorgés et enfin, nous les avons mangés ensemble. Pour clôturer la journée, je me suis coupé la main. Évidemment, tout le monde s’est moqué de moi en disant que c’était le mouton. Waaw Waaw daffa mëne ton. Non, couper des fruits n’a jamais fait partie d’un de mes points forts. Et qui peut dire qu’il a eu des points de suture pour ma main qui ont été réalisés à la plage. Très agréable, vue sur mer, et beaucoup moins de temps d’attente que dans les urgences chez nous. J’ai aussi passé le Gamou à Tivaouane avec Pape Ndiaye Junior (un de mes frères). Là, j’ai pu visiter la Grande Mosquée El Hadj Malick Sy. Ce jour-là, on célébrait la naissance du prophète Mohammed.
De plus, dans cette aventure sénégalaise, j’ai eu l’opportunité de découvrir Dakar avec une visite à l’ambassade de Luxembourg pour célébrer la fête nationale. Mais aussi beaucoup d’autres endroits comme Saint-Louis, Saly, la Réserve de Bandia, la Lagune de Somone, l’île de Gorée et l’île de Ngor.
Pendant le mois d’août, il y avait le CREVAC (CREPE Vacances) qui se déroulait dans six communes différentes. Ce sont des activités de vacances qui s’adressent aux enfants, pour qu’ils passent une semaine pleine de bonheur et de joie. Ces enfants qui le plus souvent n’ont pas la possibilité de partir en vacances. Moi, j’ai participé au CREVAC à Mboro et à Darou Khoudoss. À Mboro, il y a eu plus de 200 enfants. Nous chantions, frappions des mains, dansions, et le djembé était toujours là pour mettre de l’ambiance. Une animation principale était présente dans les deux zones une grande olympiade. Tout commençait de façon très officielle, avec une cérémonie d’ouverture. Même le ministre, le maire et d’autres invités venaient avec leurs escortes. Ensuite, l’olympiade commençait vraiment avec l’arrivée de la flamme olympique. Les enfants participaient à plusieurs tournois : football, balle au panier, tunnel, ou encore la course aux foulards. À la fin, on donnait des médailles aux gagnants. En plus, les enfants ont aussi participé à un jeu de quiz, où ils devaient répondre à des questions les uns contre les autres. Là, il était difficile de les garder dans leur rang, surtout les moniteurs. Daffa lakale…
J’ai eu la merveilleuse opportunité de partir pendant dix jours à Fimela avec les Éclaireurs et Éclaireuses du Sénégal (EEDS) de la région de Thiès, afin de participer à leur camp de vacances.
Les EEDS de Mboro, Tivaouane, Thiès, Mbour et Somone s’y sont retrouvés pour partager ensemble un moment inoubliable. Chaque matin, les différentes équipes (Jaune, Verte, Blanche et Rouge) se présentaient en tenue correcte, bien sûr sans oublier le foulard, lors du traditionnel rassemblement. Ce rassemblement suivait des règles très précises pour réunir tout le monde en cercle. Ensuite, chaque équipe lançait son cri et proposait un petit tour de chant et de danse, afin de commencer la journée en pleine forme après le Ndeki. Le moment le plus fort du camp, pour moi, a été le reboisement des mangroves. En effet, dès le matin, nous avons pris deux pirogues pour partir dans le delta du Saloum. Daffa rafet. Un endroit magique. À un endroit précis, nous sommes descendus dans l’eau, parfois jusqu’aux genoux ou jusqu’à la taille, et, alignés, nous avons planté des jeunes pousses dans le sol afin de restaurer les mangroves. C’était vraiment metti, et j’ai pris mon premier coup de soleil, car daffa tange trop ! Mais cela en valait vraiment la peine. Le soir, les Guddi étaient animés par des spectacles de théâtre et des danses de Mbalax. Une énergie incroyable ! Nexon. Pour le reste on a aussi organisé une grande olympiade, deux baignades dans le Saloum et beaucoup d’autres activités sportives et créatives.
En ce qui concerne ma vie au Sénégal, ça restera une expérience que je n’oublierai jamais et qui me changera positivement pour toujours. J’entends tous les jours : Laye Ndiaye Ay Noce. Et oui j’ai bien avancé sur le plan personnel. Et supporter la chaleur reste toujours très difficile pour moi, mais je ne pourrais jamais abandonner. J’essaie chaque jour de donner mon meilleur. C’est un défi que j’ai toujours voulu relever : être seul, découvrir une nouvelle culture et rencontrer de nouvelles personnes. J’ai appris à vivre beaucoup plus dans le moment présent et à me réjouir des petites choses de la vie. Je suis aussi très reconnaissant envers ma famille d’accueil. Les enfants Seynabou, Marame, Sofia, Sokhna, Fatima et Aissata me donnent énormément d’énergie positive dans mon quotidien, même si elles ne me laissent pas dormir des fois. Oui je suis presque le premier qui va dormir dans la maison, j’ai parfois même l’impression d’être le premier à Mboro. Pape Ndiaye le Lion m’enrichit souvent avec sa sagesse le soir sur le toit en train de regarder la lune et les étoiles. Mister Talla ou Papa Talla est toujours de bonne humeur et on se taquine les uns les autres. Maloum même s’il est toujours en mouvement, je sais qu’il a un des plus grands cœurs de Mboro et que je peux toujours compter sur lui.
Ba beneen yoon,
Jeff