L’éducation des jeunes filles au Niger

Découvrez le récit de Mme Kalam Ramatou (conseillère pédagogique et cheffe du secteur pédagogique de Madina), sur l’importance de la scolarisation des jeunes filles au Niger. Le partenaire Les Amis de l’Ecole soutient 2 écoles dans cette zone de Niamey. Au total, l’organisation appui 35 écoles dans les zones de Niamey, Dosso et Tillabéri afin d’améliorer les conditions d’accès à l’éducation et sensibiliser les différents acteurs à l’importance de l’éducation.

Au Niger, l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. Cette mesure adoptée par le décret, vise notamment à protéger les filles des mariages précoces et à encourager leur éducation.

« L’éducation permet à une fille d’avoir une assurance de soi, de se départir des préjugés, d’améliorer sa qualité de vie, de prendre conscience de ses droits et d’être en mesure de les défendre. Ainsi, l’alphabétisation de la femme est bénéfique car elle a des effets sur la maitrise de la fécondité. Les femmes instruites recourent plus souvent à la contraception et se marient, généralement plus tard. Les enfants des mères qui ont une scolarité relativement longue, ont beaucoup plus de chance de survie. Ceci montre tout l’intérêt pour la femme d’avoir accès à tous les niveaux de l’enseignement y compris l’enseignement supérieur. Aussi, l’augmentation du niveau d’instruction permet aux filles d’accroitre leur possibilité d’exercer un emploi et d’avoir une autonomie financière permettant d’avoir le pouvoir de décision. Elles discernent mieux les avantages d’éduquer leurs enfants. Cela leur permet d’avoir une multitude de choix pour leur vie : mariage libre et non précoce, planification de grossesses ou comment gagner sa vie mais aussi améliorer sa santé, la nutrition et l’éducation de la famille.

Des parents instruits encouragent la scolarisation de leurs enfants. L’éducation et la formation procurent plus de moyens pour pouvoir investir et financer l’éducation des enfants. Si l’augmentation du niveau d’instruction accroit le bien-être d’une façon globale aussi bien pour les hommes que pour les femmes, la scolarisation de la jeune fille à des retombées sociales plus importantes. Elle permet à la femme d’améliorer son statut et de mieux prendre part à la vie de la communauté. Lorsque les filles et les garçons accèdent de manière égale à l’éducation, à la santé, à l’emploi c’est toute une société qui en tire des bénéfices. Scolariser les jeunes filles permet de devenir autonome et de participer activement au développement des communautés.

Pourtant il n’est pas si simple pour les jeunes filles de 6 à 14 ans de suivre une scolarité sans interruption. Plusieurs facteurs sont en cause notamment les mariages précoces et les facteurs socio-culturels. Chaque année des milliers de filles sont mariées avant 18 ans. Le mariage précoce a des conséquences graves sur la santé des filles (violences, grossesses précoces) mais également sur leur éducation. En effet, lorsqu’une fille scolarisée se marie tôt, elle doit également quitter l’école réduisant ses possibilités de prendre des décisions concernant sa santé, son bien-être et celui de ses enfants. Elle ne pourra pas apprendre un métier et être indépendante financièrement.

Pour certains foyers, scolariser une fille se traduit par une perte de revenu ou d’aide à la maison. Il arrive également que les familles n’aient pas les moyens de contribuer aux frais scolaires ou d’acheter les fournitures et les uniformes. Et souvent lorsqu’il faut faire choix entre une fille et un garçon la famille consacrera ses maigres ressources à l’éducation du garçon considérant qu’il s’agit d’un meilleur investissement à long terme.

Nous remercions vivement l’association les amis de l’école pour le soutien et l’aide qu’elle ne cesse d’apporter dans nos écoles, qu’elle trouve ici toute notre gratitude.

« Eduquer une femme c’est éduquer une nation ». Ce dicton montre bien toute l’importance de l’éducation de la fille tant pour elle-même que pour la société. »